L'Afrique, une destination d'étude en plein essor : une analyse approfondie

Lors d'une récente apparition dans le podcast Keystone Higher Ed Chats, Amo Kubeyinje, directeur des admissions aux études supérieures et du recrutement international à l'université Canisius, a évoqué l'attention croissante portée à l'enseignement supérieur dans toute l'Afrique. Il s'est attardé sur quelques points clés:

• Les inscriptions à l'enseignement supérieur des Africains âgés de 15 à 35 ans ont plus que doublé (de 4 % à 9 %) depuis le début du siècle.

• On observe une tendance subtile à l'augmentation du nombre d'étudiants non africains qui choisissent d'étudier en Afrique, avec un accent particulier sur les domaines de niche.

• La mobilité intra-africaine augmente - des destinations d'études telles que l'Afrique du Sud, le Kenya, le Ghana et le Rwanda parviennent à capter l'intérêt d'un public qui se serait auparavant tourné vers l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Asie.

Aujourd'hui, nous allons examiner ce que nos données révèlent sur l'enseignement supérieur en Afrique, qu'il s'agisse de ses destinations d'études les plus populaires, de ses publics les plus nombreux ou de ses attributs les plus appréciés.

Commençons par les destinations recherchées par le public.

Où se situe la croissance ?

Vous trouverez ci-dessous un diagramme représentant les cinq destinations africaines qui ont connu la plus forte croissance en termes d'intérêt entre avril et juillet de cette année. Il y a une tendance, pouvez-vous la déceler?

Avec une hausse de 58 %, le Botswana est en tête des destinations d'études africaines ces derniers mois, et avec une hausse constante de 10 %, le Maroc complète notre liste. Entre la deuxième à la quatrième place, nous avons la Namibie, le Ghana et le Nigeria. Ces pays ont vu leur intérêt augmenter d'au moins 28 %. Tous ces pays sont des pays d'Afrique de l'Ouest. Il semblerait donc que l'Afrique de l'Ouest soit l'étoile montante de l'enseignement supérieur africain.

Cette tendance se poursuit lorsque nous élargissons nos paramètres. Collectivement, toutes les destinations d'études d'Afrique de l'Ouest ont connu une croissance de 25 % au cours de la même période. C'est beaucoup plus que les chiffres de croissance observés pour toutes les autres régions africaines.

Mais pourquoi ? Que recherche le public dans l'enseignement supérieur africain, et comment se positionne-t-il par rapport aux autres destinations d'études dans le monde ?

Que recherche le public dans l'enseignement supérieur africain ?

Nous avons demandé aux personnes interrogées dans le cadre de notre enquête de classer une série de facteurs liés à leur choix de destination d'études sur une échelle allant de "très bon" à "très mauvais". Cela nous aide à comprendre le sentiment dominant de nos publics à l'égard de leur destination d'études, et peut mettre en évidence les points forts d'un système éducatif - ainsi que les domaines qui pourraient être améliorés.

Ci-dessous, nous voyons le pourcentage de personnes interrogées qui ont choisi "très bien" pour chaque facteur, réparti entre les publics souhaitant étudier en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie :

Nous constatons que les destinations africaines sont relativement comparables en ce qui concerne le sentiment positif sur les exigences en matière de visa et d'entrée, ainsi que sur le caractère abordable. Cependant, elles sont à la traîne en ce qui concerne la réputation, la sécurité et le choix des matières. Le défi ici est peut-être plus lié à la connaissance de ce que l'Afrique peut offrir qu 'à l'offre elle-même.

Comme l'a expliqué M. Kubeyinje, l'Afrique attire déjà les étudiants qui sont conscients de l'originalité de son offre: "Je ne parlerais pas d'une explosion... mais nous constatons certainement que davantage d'étudiants d'Europe et d'Asie s'inscrivent dans des universités africaines, en particulier dans des domaines de niche tels que la médecine tropicale ou les énergies renouvelables". Ceci peut expliquer les demande d'étudiants potentiels non africains qui sont attirés par le continent pour étudier des domaines particuliers, parfois uniques, dans leur genre.

Par ailleurs, les universités africaines sont chaque année plus nombreuses à figurer dans les classements mondiaux - y compris des institutions telles que l'université Kafrelsheikh et l'université de Mansoura, qui ont progressé dans ces classements - et leurs employés ainsi que leurs anciens étudiants accomplissent constamment des choses remarquables dans un large éventail de domaines, comme en témoignent les prix Nobel de littérature, de physiologie ou de médecine, de chimie et de la paix.

Elles peuvent s'appuyer sur ces domaines pour combler l'écart perçu entre les institutions africaines et celles d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie, en particulier en ce qui concerne la réputation académique et les domaines distinctifs.

Nos données montrent que l'intérêt pour l'Afrique augmente et se diversifie. Il s'agit là d'un exemple parmi d'autres de l'évolution des destinations dans un paysage international de l'éducation en pleine mutation.